On ne s’en rend pas forcément compte, mais on reçoit en moyenne 40 kg de prospectus dans nos boîtes aux lettres par an. Les entreprises françaises dépensent plus de 3 milliards d’euros par an pour nous envoyer ces petits bouts de papier jusque dans nos courriers. Mais ont-ils un impact positif auprès de nous ? Force est de constater que les prospectus n’ont pas une bonne image auprès de tous. Certains ont même tenté de les bloquer grâce à des autocollants « Pas de pub, merci ! ». Malheureusement, ils ne sont pas respectés. C’est ainsi que l’administration a voulu réagir avec une nouvelle loi.
L’impact des prospectus dans nos boites aux lettres
Force est de constater que la grande majorité n’est pas ravie de recevoir des prospectus à longueur de journée. On peut en effet se dire que si on a fait en sorte d’installer une plaque de boîte aux lettres, c’est pour que nos courriers arrivent sans incident et non pour de la publicité. On assiste régulièrement à des réactions négatives lorsqu’une boîte aux lettres est ouverte. Si bien que la plupart des prospectus finissent généralement à la poubelle.
Un moyen de communication efficace
Il est difficile d’évaluer aujourd’hui l’impact des prospectus glissés directement dans les boîtes aux lettres. Des études qui datent des années 2010 affirmaient que le taux de conversion des prospectus se trouvait aux environs de 0,5 à 1%. Le coût global d’une campagne de 10 000 tracts, en revanche, se situe aux environs de 1500 à 200 euros. Cette somme permettait donc d’amener environ 100 clients. Ce qui peut être considéré comme positif dans le cadre d’une stratégie de proximité, comparé à d’autres types de campagnes.
Une empreinte écologique énorme
Outre l’agacement que peuvent ressentir les propriétaires des boîtes aux lettres, ces prospectus ont aussi une empreinte écologique énorme. Plus de 60 000 tonnes de papiers sont utilisées pour les prospectus chaque année en France. Environ 18 milliards de prospectus par an finissent donc à la poubelle. Des études ont même montré que moins de 50% du papier utilisé est recyclé. L’environnement est clairement l’un des arguments qui peuvent inciter à limiter l’utilisation de cette technique de communication. C’est d’ailleurs la première motivation qui a poussé l’administration à réagir.
Une liberté non respectée
Plusieurs citoyens ont tenté d’éviter, ou du moins de baisser la réception des prospectus dans leurs courriers. Ils ont tout simplement demandé aux annonceurs de ne rien glisser dans leurs boîtes aux lettres, grâce à des autocollants par exemple. Des autocollants « Pas de pub, merci ! » ont notamment circulé en France depuis quelques années. Le résultat a été positif, mais pas total. Les boîtes aux lettres ont été moins inondées, mais les prospectus n’ont pas disparu. C’est pourquoi l’administration a voulu prendre des mesures strictes.
La nouvelle loi en vigueur : la fin des boîtes aux lettres sans consentement
Ainsi, après l’échec du « Pas de pub, merci ! », l’administration a décidé de procéder autrement avec l’autocollant « Oui Pub ». Cette fois, ce n’est plus aux personnes mécontentes de se manifester, mais à celles qui souhaitent recevoir des pubs. En effet, le gouvernement a voulu s’inspirer du modèle établi avec les courriers électroniques, où il fallait s’inscrire pour recevoir les newsletters et les mails publicitaires. Cette fois, les personnes qui souhaitent autoriser les prospectus dans sa boîte aux lettres doivent y ajouter l’autocollant « Oui Pub ».
Cette nouvelle disposition a été énoncée par la loi n° 2021-1104 du 22 août 2021. Elle est entrée en vigueur avec le décret n° 2022-764 du 2 mai 2022 et publiée au journal officiel n°0102 du 3 mai 2022. Sa mise en place s’est déroulée en deux phases. La première est une phase de sensibilisation où les parties prenantes, notamment les collectivités territoriales sont chargées d’informer à la fois les annonceurs et les propriétaires des boîtes aux lettres. La seconde phase, en revanche, concerne une interdiction formelle pour l’annonceur de glisser son prospectus dans une boîte aux lettres qui ne comporte pas la mention « Oui pub ». Cette seconde phase commence le 1er septembre 2022. Une première évaluation est ensuite prévue dans 2 ans.
Attention, ces mesures ne concernent que les prospectus non adressés. Ce qui signifie que si l’annonceur dispose des noms et des contacts du destinataire, il ne lui est pas interdit de lui envoyer un courrier adressé contenant de la publicité. Pour l’éviter, le propriétaire de la boîte aux lettres devrait utiliser d’autres moyens. Justement, c’est vers cette voie que les annonceurs devront se tourner d’après les différents observateurs.