Les toilettes sèches, autrement appelées “toilettes à compost” ont trois grands avantages : l’économie d’eau, la préservation de l’environnement et l’obtention de compost. Si vous faites partie de ceux qui utilisent ces toilettes sèches, vous savez très bien que vous êtes dans l’obligation de composter vos déchets. Pour certains, suivre le processus de compostage s’avère compliqué. Pour cela, nous allons vous guider afin de vous éclairer sur ce sujet : que faire du compost ? Afin de valoriser les déjections humaines, ces déchets organiques doivent obligatoirement respecter le cycle de compostage. C’est exactement ce que nous allons vous expliquer.
Le compostage : qu’est-ce que c’est ?
En général, le compostage est un procédé permettant de décomposer et transformer des déchets organiques biodégradables d’une manière contrôlée. Dans notre cas, le compostage est un système de traitement des matières issues des toilettes à litière. Ce processus se réalise alors en présence d’oxygène et d’eau grâce à la présence de micro-organismes. La décomposition et la transformation des matières organiques se passent dans un composteur ou dans un tas pour obtenir l’humus.
Toutes les matières présentes dans le composteur seront en quelque sorte “dévorées” par les petits êtres vivants du sol. À la fin du cycle, on obtiendra le compost qui possède plusieurs bonnes propriétés pour le sol. Le compost signifie “engrais composé”. Il s’agit alors du résultat du traitement du mélange des déchets organiques et végétaux. Le compost est alors un engrais naturel de grande qualité qui servira à nourrir les plantes. De ce fait, les plantes seront plus saines et résisteront mieux aux maladies végétales.
Pourquoi composter ?
L’objectif du compostage est le retour des matières organiques au sol. L’utilisation du compost améliore grandement la fertilité du sol. C’est comme si on rendait à la terre ce qui vient de la terre.
Dans le cas d’une toilette classique, les déchets liquides et solides viennent suivre le cycle du traitement de l’eau. En effet, ce système s’avère coûteux en ressources à cause de l’énergie nécessaire pour faire fonctionner les stations d’épuration d’eau. Dans certains cas, on se retrouve même face à la pollution irréversible des eaux à cause des éléments nocifs présents dans l’urine et certains produits de nettoyage.
En ce qui concerne une toilette sèche à compost, tout ce qui est issu de l’être humain et les matières végétales sont recyclés pour être valorisés. L’utilisation d’une toilette sèche vous inculque ainsi sur une certaine responsabilité. Vous êtes alors dans l’obligation de suivre et respecter le processus de recyclage de vos déchets.
Les toilettes sèches à compost sont une solution idéale pour faire du compost mais peuvent ne pas convenir à tous le monde. Heureusement, il existe une alternative pratique qui peut être utilisée de manière responsable pour recycler les déchets végétaux : le composteur de jardin. Le processus est assez similaire à celui de l’utilisation d’une toilette sèche, mais il est important de bien choisir votre modèle en conséquence.
Où et comment faire le compost des toilettes sèches ?
Lorsque votre seau arrive à une certaine quantité, il faudra aller le vidanger. Le contenu du seau servira bien évidemment à l’obtention du compost. On vous rappelle que le seau devra contenir un volume égal entre la sciure et les déchets organiques.
Vous avez alors deux options pour faire du compost, soit créer un tas ou utiliser un composteur. Dans le premier cas, vous devez placer votre tas sur une place dans le jardin à l’abri de l’ombre. En effet, un tas trop exposé au soleil risque de se dessécher. S’il n’y a aucune solution concernant cela, vous devez alors penser à l’arroser pour garder une bonne humidité.
Si vous êtes plutôt pour l’utilisation d’un bac à compost, vous pouvez directement en acheter ou le construire de vos propres mains. Il suffira alors de vous munir de planches ainsi que d’un grillage. Il est important de savoir que le fond du bac doit être en contact direct avec le sol. Bien évidemment, les micro-organismes indispensables à la réussite du compost viennent de là.
Comment réussir son compost ?
Assurer une bonne aération
Étant donné que le compostage est un processus aérobie, l’aération est un facteur essentiel au processus. En effet, un tas ou un bac ne disposant pas d’une aération suffisante entraine une lenteur du procédé et pourrait même l’arrêter. D’éventuelles mauvaises odeurs pourront même faire leur apparition. L’air doit occuper environ la moitié du volume de votre installation. Afin de garder une bonne ventilation naturelle de l’ensemble, procédez à son mélange toutes les quatre semaines environ. Après la première mise en tas de vos déchets, le mélange doit se faire après deux semaines. Pour le cas d’un bac à compost, il faudra prévoir un petit espace libre entre deux planches en suivant le même principe.
Contrôler l’humidité
Le taux d’humidité dans le compost est très important pour la réussite du processus. Un compost trop sec provoque la mort des bactéries et il ne restera que les champignons. Un compost peu humide laissera apparaitre des filaments mycéliens blancs. Afin de vérifier le taux d’humidité du compost, vous devez comprimer une poignée dans votre main. Si des gouttes d’eau apparaissent, l’humidité est optimale. Dans le cas contraire, le compost est trop sec et vous devez l’arroser puis le couvrir pour conserver cette humidité.
Toutefois, méfiez-vous d’un compost trop humide. S’il y a une trop importante quantité d’eau, il y aura moins d’air. Dans ce cas, les bactéries aérobies seront remplacées par les bactéries qui n’ont pas besoin d’oxygène. Cela engendre la création de gaz, mais provoque également des odeurs désagréables. Le mélange de l’ensemble permettra alors de bien partager l’humidité et l’air.
Que faire du compost des toilettes sèches ?
Après une phase d’attente d’environ une année, on peut déjà dire que le compost est mûr. Il se caractérise par son aspect homogène et renvoie une odeur rappelant les sous-bois des forêts. Sa structure est grumeleuse et s’émiette facilement. Une texture fine et friable se ressent lorsque vous manipulez le compost. Sa couleur est généralement sombre. Lorsque le compost est mûr, vous n’arriverez plus à déterminer s’il s’agit de sciure ou de déchet organique.
Avant la période d’un an, ou environ six mois, le compost n’est pas encore mûr et il ne sera utilisable que pour les plantes du jardin et ne pourra pas encore être utilisé pour le potager. En effet, un compost recueilli avant sa maturité risque de nuire aux plantations de jeunes plantes.
Lorsqu’il arrive à maturité, il trouvera son utilisation dans le potager. Les trous des plantations peuvent être recouverts de compost avec une fine couche de terre au-dessus. Lorsque vous plantez, les graines ne doivent pas être en contact direct avec le compost. Ce sont les racines qui profiteront du compost quand elles seront en phase de développement. Le compost mature contribue à la bonne croissance des plantes et permet d’obtenir de belles racines.
En ce qui concerne les jardins d’agrément, on trouvera l’utilisation du compost pour la pelouse, les massifs floraux et les terrains de végétation générale. Avant de procéder à la mise en place des végétaux, il suffit alors de répartir 8 à 10 kg de compost pour chaque mètre carré de terre. Vous n’avez qu’à placer le compost à une profondeur de 10 à 15 cm. L’entretien se fera à travers un amendement réparti sur une durée d’environ un an. Vous allez alors répartir 2 à 3 kg par mètre carré de compost au niveau du sol.
Si vous voulez planter un arbre ou un buisson, il suffit de mélanger 20 % de compost dans le trou de plantation : ce qui fait une part de compost pour quatre quantités de terreau.